Définition
Aujourd’hui, on estime que 12% de la population française souffre de migraine dont 18% de femmes et 6% d’hommes. C’est une maladie précoce puisque dans 90% des cas elle survient avant 40 ans. Et pourtant, seule une minorité consulte alors que les crises de migraine empoisonnent la vie de nombreuses personnes.
La migraine est une maladie à part entière, bien que l’expression populaire englobe tous les maux de tête.
Mais attention, il ne faut pas confondre la « vraie » migraine avec le « simple » mal de tête.
La migraine est une forme particulière de céphalée (ou mal de tête) qui se distingue du mal de tête « ordinaire » par sa durée, son intensité et par différents autres symptômes tels que : une douleur ‘élancement, pulsation) ressentie d’un seul côté de la tête ou localisée près d’un œil. La migraine peut même aller jusqu’à provoquer des nausées, vomissements ainsi que des troubles de la vision.
Mais surtout, la migraine se reconnaît par son aura. L’aura regroupe l’ensemble des manifestations physiologiques qui surviennent avant chaque migraine. Il peut s’agir d’anomalies visuelles telles que rétrécissement du champ visuel, apparition d’éclairs, de lignes aux couleurs vives…
Comment se déroule une crise ?
En fait, seule une minorité des personnes souffrant de migraines perçoivent leur aura. Les auras sensitives ne sont pas rares (fourmillements unilatéraux, souvent du membre supérieur et du visage). L’aura est en général perçue pendant une demi-heure à une heure.
Vient ensuite la phase douloureuse qui peut durer de 4 à 72 heures (sans traitement). Il s’agit d’une douleur céphalique intense (voir ci-dessus et rubrique Symptômes).
La fréquence des crises varie énormément d’un sujet à l’autre (de une crise par an à une crise tous les deux jours), le plus souvent elle se situe entre une et quatre crises par mois, durant moins de 24 heures en général. Des périodes de crises fréquentes alternent souvent avec des périodes calmes de plusieurs mois.
Les différents types de migraines
Voici les principaux types de migraine :
- La migraine ophtalmique (avec aura visuelle)
La migraine ophtalmique est vite perceptible en raison des symptômes qui précèdent la migraine elle-même : manque d’appétit, nausées, irritabilité. A ces symptômes s’ajoutent des troubles visuels : point scintillant gênant la vision, diminution du champ de vision. Ces troubles durent quelques minutes pour laisser place à la céphalée.
Cette céphalée entraîne des douleurs pulsatiles (elles suivent le rythme du pouls) aggravées par toute stimulation sensorielle et en particulier par la lumière. La douleur est accompagnée d’un état nauséeux. Cela peut durer en moyenne de 12 à 24 heures.
- La migraine commune
La migraine commune est semblable à la migraine ophtalmique sans les symptômes de l’aura.
- Les migraines accompagnées
Suivant l’endroit du cerveau où se produit le phénomène, les signes seront différents. A la place des troubles visuels peuvent apparaître d’autres troubles tels que : des migraines accompagnées de fourmillements autour de la bouche mais pouvant envahir toute une moitié du corps (celle opposée au côté du mal de tête), de distorsion de la perception, des troubles de la parole, des troubles de l’équilibre.
Les migraines ont fait l’objet de nombreuses recherches afin de déterminer le mécanisme déclencheur de ces crises, son mode de fonctionnement exact. On pense qu’elles seraient causées par un gonflement et une inflammation des vaisseaux sanguins qui enveloppent le cerveau…
Dans tous les cas, la migraine est une affection parfois très invalidante qui mérite toute l’attention des individus concernés et qui nécessite une prise en charge adéquate autant dans sa prévention que dans son traitement.
Les médecines naturelles ont-elles une approche différente : elles recherchent les causes plus que le mécanisme afin de mieux cibler la prévention et les moyens de guérison.
Symptômes
Tout d’abord, comme nous l’avons vu précédemment, une migraine est précédée de quelques signes précurseurs, qui varient d’une personne à l’autre, et que seule une minorité perçoit.
Ces signes précurseurs, regroupés sous le nom d’aura, dure de 15 à 30 minutes, puis est habituellement remplacée par la migraine. Les principaux symptômes de l’aura sont les suivants :
- anomalies visuels (des éclairs lumineux, des lignes de couleurs vives, un dédoublement de la vue), diminution du champ de vison, perte de vision temporaire d’un oeil ou des deux yeux ;
- difficulté d’élocution
- impression de faiblesse.
Concernant les symptômes de la migraine à proprement parler, ils durent de 4 à 72 heures. En voici les principales caractéristiques :
- la douleur touche généralement une moitié du crâne ou un œil
- douleur de type pulsative (qui suit les pulsations)
- aggravation de la douleur par des efforts minimes ou des mouvements de tête, la lumière et le bruit
- nausées et vomissements
- troubles de la vision
- sueurs, sensation de froid.
Facteurs et personnes à risque
Les personnes à risque
La migraine revêt un caractère héréditaire dans 80% des cas.
Mais ce n’est pas le seul facteur en cause. En effet, les femmes sont davantage touchées que les hommes en raison des influences hormonales. Les crises sont souvent liées à la période prémenstruelle. Selon les études, on peut estimer que la migraine accompagne les menstruations dans 5 à 25% des cas. Les crises peuvent survenir exclusivement au moment des règles (pendant une période allant de deux jours avant les règles jusqu’à la fin de celles-ci), systématiquement à chaque cycle ou de façon irrégulière.
Les facteurs de risque
Il semblerait que certains aliments jouent un rôle dans l’apparition des migraines chez certaines personnes. Les aliments souvent cités sont :
- fromages fermentés (Roquefort, Brie, etc.)
- agrumes
- chocolat
- alcool
- graisses cuites
- charcuterie
- la caféine…
Certaines substances chimiques présentes dans ces aliments (tyramine, histamine, phényléthylamine, nitrites, glutamate de sodium, théobromine) ont été incriminées. Des études américaines ont notamment démontré que l’histamine, un neurotransmetteur, était souvent impliqué dans ce processus. On retrouve cette substance dans de nombreux aliments : viandes et poissons fumés, crevettes, charcuterie, fromages, soja, glutamate de sodium (exhausteur de la saveur), aspartame (édulcorant), avocat, ananas, agrumes, alcool.
Aussi, comme les facteurs alimentaires déclencheurs varient d’une personne à une autre, c’est à chacun de déterminer les aliments auxquels on est le plus sensible et ensuite de les éviter ou de réduire leur consommation.
En plus de ces facteurs alimentaires, d’autres facteurs peuvent aussi entrer en compte. En voici une liste non exhaustive :
- le stress, les émotions fortes,
- une fatigue excessive,
- les mauvaises postures et la sédentarité
- la faim, jeûner ou sauter des repas, le manque de sucre
- la lumière vive ou les bruits forts
- certains médicaments
- le parfum, la fumée de cigarette ou des odeurs inhabituelles
- les contraceptifs oraux.
Pour certaines personnes, la migraine est une maladie typiquement psychosomatique.
Préventions
Malheureusement, il n’existe pas énormément de mesures préventives contre les migraines. Il en existe une qui a toute son importance…
Une crise de migraine ne survient pas toute seule, d’un seul coup. Un certain nombre de facteurs déclencheurs spécifiques sont en cause, et surtout sont spécifique à chacun. C’est pourquoi la tenue d’un journal de bord aide les patients à prendre conscience de ces phénomènes et permet d’identifier ces facteurs déclencheurs afin d’adopter des mesures préventives au niveau de l’hygiène de vie ou des habitudes alimentaires.
Chez certaines personnes, une meilleure gestion du stress peut s’avérer suffisante pour diminuer l’apparition des migraines.
Enfin, sachez que les mauvaises postures et la sédentarité entraînent des contractures au niveau du cou et contribuent à rendre la migraine chronique. Dans ces conditions, mieux vaut pratiquer régulièrement une activité physique, laquelle diminue les tensions et détend. Au minimum, il faut faire de la marche.
Solutions naturelles
La Pétasite
Cette plante aux propriétés antispasmodiques et analgésiques a récemment fait l’objet d’études en Allemagne. L’étude a été réalisée sur plusieurs personnes prenant régulièrement et durant plusieurs semaines un extrait de pétasite.
Les résultats ont été concluant : au bout de plusieurs semaines de traitement, on constaté une réduction de la fréquence des crises de migraine de plus de 50% et d’en atténuer la sévérité (le recours aux analgésiques a par exemple diminué). Dans l’évaluation globale, 74% des patients ont constaté une nette amélioration de leurs symptômes et cela sans souffrir d’effets indésirables.
Grande camomille
Originaire de l’Asie Mineure cette plante a été est aujourd’hui cultivée ou pousse naturellement en France, surtout au sud de la Loire.
La Grande Camomille est traditionnellement utilisée dans la prévention des crises migraineuses. Par son action antispasmodique sur les vaisseaux sanguins, elle constitue le traitement de fond de la migraine. Le traitement est particulièrement bien supporté et n’entraîne pas de somnolence.
5-HTP
Le 5-HTP est un acide aminé que notre organisme produit à partir du tryptophane, un autre acide aminé présent dans les aliments protéinés (viande, volaille, poisson, produits laitiers, légumineuses et noix). Une fois absorbé, le 5-HTP se transforme en sérotonine, un neurotransmetteur qui remplit un rôle essentiel dans la régulation de l’humeur, de l’appétit et du sommeil. Le 5-HTP a un rôle très bénéfique et prévient l’apparition de migraine.
Le 5-HTP se retrouve essentiellement dans une plante africaine, le Griffonia : une seule graine de cette plante renferme 3 à 7 % de 5-HTP.
Mais attention, son usage requiert tout de même l’avis du médecin.