« Maison de l’horreur » en France : une peine requise insignifiante contre des parents accusés de maltraitance grave !

Un couple accusé de maltraitance grave sur ses dix enfants a été jugé ce mardi 24 janvier 2023 dans le Pas-de-Calais. Le verdict est tombé et est insignifiant : deux ans de prison avec sursis ont étés requis.

En écoutant les témoignages des victimes, âgées de 24 ans à 9 mois, on se rend compte immédiatement de la faiblesse de ce verdict.

« J’ai vécu beaucoup de violences physiques, beaucoup de violences verbales, et je suis l’un des enfants qui ont le moins vécu toutes ces violences. » C’est en utilisant ces termes que Bryan, 21 ans, a décrit son enfance dans la « maison familiale ». C’est lui qui se trouve derrière le signalement qui a conduit à l’arrestation de son papa garagiste non déclaré et de sa maman sans emploi. Le couple a eu 10 enfants. « Quand un enfant part de la maison, ils font un autre enfant pour ne pas perdre une seule somme d’argent. On est leur salaire, l’argent ne va pas aux enfants » ajoute Bryan.

La justice reproche aux parents un manque d’hygiène grave et des carences éducatives importantes, et globalement « le fait de ne pas s’être occupé de façon normale des enfants », précise le procureur de Béthune, Thierry Dran pour FranceInfo. Après une dispute avec son père à l’été 2022, Bryan contacte les services sociaux. Le 31 août au matin, quand les policiers arrivent dans la maison qu’habite la famille, deux des enfants de 2 et 5 ans dorment ligotés sur leur chaise haute.

Le couple dans le viseur des services de protection de l’enfance depuis 2013

Le jeune Bryan relate des faits cauchemardesques auxquelles il a assisté lorsqu’il vivait encore chez ses parents. « J’ai vu l’homophobie envers mon frère. L’acharnement : des coups de pied, des coups de poing, des coups de bâton, des coups de fouet, des coups de raclette, des coups de balai, de chaussures de sécurité. J’ai vu mon père jeter un casque dans le ventre de mon petit frère, qui a eu la respiration coupée. »

Plusieurs visites ont été réalisées dans la maison de l’horreur et ce depuis 2013 mais les parents en étaient toujours informés à l’avance et masquaient les traces visibles de maltraitance.

La peine de deux ans d’emprisonnement requise contre le couple est assortie d’une obligation de soin, de la justification d’une activité professionnelle mais également de l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes. Les enfants encore à leurs charge ont étés placés dans des familles d’accueil d’une manière provisoire et ce depuis fin août dernier.

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