Jugées, méprisées, certaines personnes obèses n’osent plus se rendre chez leurs soignants ! En cause, des pratiques « grossophobes ». On vous raconte.
Gourmand et responsable de son poids, la personne obèse est bien souvent pointée du doigt par des haters. La semaine dernière encore, Louane en faisait notamment les frais. Heureusement, vite soutenue par des internautes et des stars, telles que Valérie Damidot. La présentatrice a rapidement volé au secours de la jeune femme.
Des dangers réels
« L’obèse a toujours l’image du gourmand qui s’adonne à une jouissance solitaire, d’une personne qui se place en dehors du circuit des adultes sur un mode régressif » confirme le Dr Bernard Waysfeld, psychiatre et nutritionniste. En plus de dégrader l’estime que la personne a d’elle, les moqueries répétées et les fustigations ont d’autres conséquences insoupçonnées et très dangereuses. Ainsi, certaines personnes obèses expliquent qu’elles ne se rendent tout simplement plus chez leurs médecins et autres soignants par peur de casser le matériel mais aussi du fait du comportement « grossophobe » de certains d’entre eux. Une réaction qui inquiète puisque les patients risquent ainsi leur santé par cette pratique.
Des témoignages éclairants
« Chers médecins, pas la peine de me sermonner sur mon poids à chaque grippe ou angine pour laquelle je viens vous consulter. Je sais déjà que vous voudriez que je maigrisse “pour mon bien” dites-vous. Merci je suis au courant que je suis grosse, obèse même. » Ce genre de témoignage est loin d’être le seul ! Celui-ci a été publié sur le site Streepress en 2017 sous forme de « Lettre ouverte ». Malheureusement, les choses n’ont pas tellement évolué depuis.
Une « grossophobie » normalisée ?
Mis en cause par de nombreux témoignages, certains professionnels de santé se montrent ainsi très blessants envers leurs patients. Des remarques, qui tournent parfois à l’insulte : « Vous avez les deux genoux abîmés par l’arthrose mais comme de toute façon on ne fait pas de prothèses pour les mammouths on ne peut rien pour vous”, comme le raconte au Figaro le Dr Vanessa Folope, responsable et coordonnatrice médicale du centre spécialisé obésité de Haute-Normandie.
Une violence également mise en lumière par certaines études scientifiques : la patience et le désir d’aider les patients diminuerait en effet en fonction et à mesure que l’IMC desdits patients obèses augmente… Un comportement que dénonce aujourd’hui nombre de personnes, indignées par de telles pratiques. Pour contrevenir à cette tendance négative, des stages ont ainsi été mis en place dans certains hôpitaux pour amener le personnel soignant à être sensibilisé sur la question en endossant littéralement le poids de leurs patients obèses, via une combinaison lestée de poids. Heureusement, ce phénomène ne concerne qu’une certaine partie des soignants et la dénonciation de ces comportements « grossophobes », elle, ne fait que grandir. En plus de la faute humaine, il est à noter que les équipements ne sont également pas toujours adaptés.