Ce samedi soir, The Voice a offert l’un de ses moments les plus émouvants. Eys, une candidate de 24 ans d’origine tunisienne, a marqué les esprits en chantant Desert Rose en trois langues, dont l’arabe. Un choix artistique puissant qui cache un parcours personnel déchirant, marqué par le racisme durant son enfance.
Un retournement de fauteuils chargé d’émotion
Dès les premières notes, la performance d’Eys a fait se retourner deux coaches : Florent Pagny et Zaz. La jeune femme a interprété le titre de Sting en français, anglais et arabe, une première dans l’histoire du concours. « Je voulais me présenter telle que je suis vraiment », explique-t-elle, encore émue par cette expérience.
Pourtant, ce moment de grâce n’aurait pas été possible sans un long travail sur elle-même. Car derrière cette voix cristalline se cache une douloureuse histoire de harcèlement scolaire.
Le traumatisme de l’enfance
En CM2, Eys a subi des actes racistes d’une violence inouïe. « On m’a jetée dans une poubelle avec des yaourts et du papier toilette, en me disant : ‘Les Arabes, c’est à la poubelle' », raconte-t-elle, la voix tremblante. Un traumatisme qui l’a poussée à renier ses origines pendant des années.
Pendant un an et demi, elle a gardé ce calvaire secret, jusqu’à ce que sa mère découvre les bleus sur son corps. L’intervention parentale a mis fin au harcèlement, mais pas aux séquelles psychologiques.
La musique comme thérapie
Ce n’est que récemment qu’Eys a retrouvé la paix avec son identité. « La mort de mon grand-père a été un électrochoc. Je me suis dit : ‘La Tunisie fait partie de moi, il faut que je m’accepte' », confie la candidate.
Sa participation à The Voice marque l’aboutissement de ce cheminement. En chantant en arabe devant des millions de téléspectateurs, elle a tourné la page de ses blessures d’enfance. Un moment cathartique qu’elle a vécu intensément, jusqu’à s’agenouiller sur scène pour mieux se connecter à ses émotions.
Un avenir prometteur
Après avoir choisi Florent Pagny comme coach, Eys aborde désormais la suite de l’aventure avec sérénité. « Il va pouvoir me guider sur les notes très hautes », estime-t-elle, consciente de son potentiel.
Son histoire, bien au-delà du simple parcours télévisuel, résonne comme un message d’espoir pour toutes les victimes de discrimination. La musique lui a permis de se reconstruire, et désormais, sa voix porte bien plus que des notes : elle chante la liberté d’être soi.