Dans son numéro du 27 janvier 2023, le magazine Voici a consacré un article à l’attitude de Denis Brogniart en coulisses et a dévoilé par la même que ce dernier fait face à des accusations, par plusieurs de ses collaborateurs, d’harcèlement moral. Parmi les plaignantes on retrouve la journaliste sportive et sa collaboratrice Charlotte Namura.
Sur son compte Twitter, Charlotte Namura a relaté un souvenir glaçant : « J’ai été humiliée et insultée lors d’une coupure pub. Devant consultants. Invité. Public. Régie. Techniciens. Et responsables. Aucune sanction. Aucune excuse. Jamais. » A l’époque, même si elle n’a pas cité de noms, les internautes avaient fait le rapprochement avec Denis Brogniart, qui souffre d’une réputation « tyranique », selon plusieurs anciens collaborateurs de TF1.
J’ai été humiliée et insultée lors d’une coupure pub. Devant consultants. Invité. Public. Regie. Techniciens. Et responsables. Aucune sanction. Aucune excuse. Jamais. Traumatisée et ce sentiment de ne pas être protégée.
Ça a fait partie des raisons de mon départ. #Ensemble— Charlotte Namura-Guizonne (@CharlotteNamura) March 21, 2021
Charlotte Namura a ajouté que cette altercation l’a poussé à partir en déclarant « l’une des raisons de son départ » de la première chaîne en 2020, époque où elle a commencé à collaborer avec le groupe M6. « J’ai serré les dents, retenu mes larmes. La gorge serrée. Et j’ai fini ce dispositif de compétition internationale la rage au ventre », raconte la jeune femme avant de préciser avoir « reçu de nombreux soutiens de la part de collègues et de personnes ayant assisté à cette scène. »
Elle a tenu aussi à préciser que les soutiens proviennent de collègues mais pas de la direction de la chaîne : « La pire sensation c’est de sentir que votre direction n’a absolument rien fait, parce qu’il est question de quelqu’un de puissant en face. »
Plusieurs femmes ont décidé de prendre la paroles
Charlotte Namura n’est pas la seule à avoir accusé et surtout dénoncé l’attitude méprisante et tyrannique de Denis Brogniart. Ce dernier est notamment accusé d’avoir « hurlé » sur une autre journaliste qui avait été prise d’une crise de panique avant de monter dans un hélicoptère, ou encore sur une chargée de production, le 14 juillet 2022 : « Il les a pourries devant tout le monde, c’était terrifiant », relate un témoin de la scène. « Elles étaient sous le choc, l’une d’elles a éclaté en sanglots. »
Un responsable syndical de TF1 déclare que : « Tout le monde sait que Denis Brogniart est capable de colères humiliantes en public, surtout avec les femmes. » Un employé anonyme de Tf1 précise dans son témoignage : « On est pas loin du harcèlement moral ».
Anne-Laure Bonnet et Marion Jollès ont rendu des témoignages qui vont dans le même sens que Charlotte Namura. « J’ai appris beaucoup avec lui, mais humainement, c’était difficile », relate Anne-Laure. « Il pique des colères folles avec ses subordonnées. » La seconde précise que sa collaboration avec Denis Brogniart est « le pire souvenir de sa carrière ». Même Pascal Obispo, qui a assisté à l’un de ces coups de colère a voulu « casser la gueule » du présentateur, qui s’était comporté comme « un animal » d’après ses dires
Denis Brogniart répond !
Denis Brogniart a répondu aux journalistes de Voici en déclarant : « Je suis très engagé, perfectionniste, et à l’occasion de deux directs sur TF1, où la pression est très intense, j’ai eu des mots qui ont dépassé ma pensée, des propos qui ont heurté certaines personnes et je le regrette. » Et s’il confirme que « rien ne justifie » son comportement, il affirme qu’il s’agit de « faits isolés » qui « ne rendent pas compte des relations privilégiées basées sur le respect et la bienveillance » qu’il pense entretenir avec les membres de son équipe. Il conclut en déclarant « Je tiens à présenter mes excuses à celles et ceux que j’ai pu blesser. »
Au sein de la direction de TF1, l’enquête interne a débouché sur un rapport qui ne semble pas inquiéter le présentateur. « Les conclusions de la DRH ont pointé un problème d’organisation face à des ambitions éditoriales élevées dans un contexte particulier, qui a pu engendrer des tensions générales », précise Maylis Çarbaçal, la directrice de la communication de TF1, à Voici. Un délégué syndical affirme également que Thierry Thuillier, directeur général adjoint Informations du groupe TF1, « ne s’est pas défaussé » face aux accusations : « Il nous a dit avoir pris Denis Brogniart entre quatre yeux et lui a signifié que jusqu’à nouvel ordre, il ne présenterai plus aucune « opération spéciale » dépendant de la direction de l’Information. »
