Le babillage devient plus élaboré. Bébé est capable d’énoncer 5 ou 6 syllabes à la suite. Il manifeste son plaisir à explorer les sons. Il écoute et expérimente, essaie de reproduire des sons.
A 6 mois, il attrape les objets, les manipule, les passe d’une main à l’autre. On assiste à l’apparition de la » permanence de l’objet » : à 7 mois, si vous cachez devant bébé un objet sous une serviette, il essaie de le retrouver là où vous l’avez caché. Il est capable d’une certaine représentation mentale de l’objet, ce qui est tout nouveau puisque avant (jusqu’à environ 6 mois), quand l’objet disparaît, il n’existe plus (il ne peut pas exister en-dehors du bébé). Cette » permanence de l’objet » s’accompagne de la capacité de se représenter sa mère lorsqu’elle est absente.
A 7 mois, il se tient bien assis dans une chaise et aux alentours du 8e mois, mais parfois bien avant, il se tient assis tout seul.
Vers 8 mois, le » stade du miroir » décrit le fait qu’un bébé, se regardant dans une glace, se reconnaît. Ce stade complète la connaissance de soi commencée plus tôt en manipulant son corps. En se reconnaissant, bébé se rend compte désormais qu’il est un être indépendant et autonome, et de cette prise de conscience découle ce qu’on appelle » l’angoisse du 8e mois « . Décrit par Spitz, ce phénomène est en fait situé aux alentours du 8e mois, pouvant apparaître plus tôt (6e ou 7e mois) ou parfois plus tard. Bébé reconnaît dorénavant les étrangers, il les identifie comme tels, et est effrayé. Il cherche à se rassurer dans les bras de ses proches (d’où l’importance de répondre favorablement et de rassurer l’enfant à chaque fois qu’il en a besoin). Il se laisse peu approcher. Cette angoisse est variable selon les enfants, et peut durer longtemps (jusqu’à deux ans), sous des formes plus ou moins atténuées. Elle dépend aussi du mode de relation des parents au monde extérieur. A sa disparition, bébé peut devenir un enfant autonome et entreprenant et commencer à nouer avec les étrangers des relations exemptes d’angoisse.