C’est comme la fièvre lorsqu’on est atteint d’une maladie physique. Elle indique que quelque chose ne va pas dans notre corps. Elle enclenche un ensemble de réactions corporelles afin de guérir. De la même manière sur le plan psychologique la peur est une réaction qui avertit l’enfant qu’il doit réagir rapidement afin d’écarter le danger imminent.
Les peurs peuvent provenir de deux origines soit d’un danger extérieur tel qu’un chien qui veut attaquer, un écolier qui veut taxer, se battre, etc. ou bien c’est une peur d’un danger appréhendé tel que rater un examen, faire une présentation devant la classe, se faire abandonner par notre parent, un ami, se faire rire de soi à cause de notre apparence physique, etc.
Les réactions de peurs peuvent prendre de multiples formes. On peut observer chez notre enfant des symptômes d’anxiété tels que la diarrhée, des vertiges, des sensations de tête vide, des sueurs, de la tension nerveuse, des mouvements brusques, des palpitations cardiaques, de l’agitation fébrile, des malaises variables, des fourmillements aux extrémités, des tremblements, des nausées, etc.
Si les peurs perdurent, elles peuvent occasionner quelques-un des symptômes suivants : des difficultés à s’endormir, à rester endormi, avoir un sommeil réparateur, de la fatigue constante, des difficultés de concentration, des blancs de mémoire de l’agitation, des tensions musculaires.
Chez un enfant normal, les peurs ne persistent pas sinon nous sommes en présence d’une pathologie nécessitant une intervention professionnelle.
Lorsque les réactions d’anxiété de votre enfant proviennent de causes externes l’intervention à faire est de s’assurer que la source de la peur est écartée, que l’enfant est assuré de la présence de son parent et qu’il interviendra dans le futur si la menace revient. À ces conditions, les réactions de peur de l’enfant se résorbent naturellement.
Si l’enfant est aux prises avec des peurs provenant de sources internes telles que les craintes appréhendées de vivre un échec scolaire ou sportif, des cauchemars, des obsessions infantiles (peur des monstres, de se faire enlever par un inconnu, etc.) elles exigent une attitude parentale plus patiente et faite d’écoute emphatique. Votre enfant vit un conflit en lui-même. Il vit une détresse. Elles peuvent susciter des réactions d’isolement, du mutisme (cesser de parler), de l’irritabilité, amener l’enfant à devenir accusateur et revendicateur du support manquant de ses parents.
Votre présence et votre écoute rassurantes permettent à votre enfant de mieux contrôler en lui les réactions de panique tant au plan psychologique que physiologique. Vous avez comme parent la fonction appelée de pare-excitation psychique et plus particulièrement lorsque les enfants sont plus jeunes. La maturation affective n’étant pas terminée, l’enfant a besoin de la parole non seulement rassurante de ses parents, mais structurante sur sa vie psychique.
Lorsqu’un parent dit à son enfant de quatre ans que si un monstre vient lui faire peur : il aura à faire à lui, l’enfant intériorise cette parole et elle agit comme interdiction que les fantasmes de persécution vécus par l’enfant viennent à sa conscience ou durant son sommeil. Il est d’ailleurs connu, qu’à cet âge, les peurs de ce type proviennent d’une difficulté à gérer l’agressivité qui est projetée sur diverses personnes, animaux et ou objets. Il est donc important pour votre enfant que vous soyez plus présent physiquement et tentiez de le faire verbaliser à propos de ses peurs.
Le fait d’en parler lui permet d’avoir plus de contrôle sur ses peurs et l’assurance qu’il n’est plus seul à les vivre. Le parent devient son allié contre l’ennemi terrorisant plus ou moins saisissable. Lorsque votre enfant ne veut pas aborder ses peurs directement, il s’agit de parler de choses et d’autres. Il finira par s’exprimer à propos de ce qui le préoccupe. Souvent les réticences à parler viennent plus du fait qu’il n’a pas conscientisé encore ce qui lui fait peur. Il a l’expérience physique et affective de sa peur, mais il n’a pas encore réussi à la mettre en mots (rationaliser).
Si les peurs de votre enfant perdurent pendant plusieurs semaines voire plus de six mois et entraînent une mésadaptation psychologique et sociale s’aggravant, c’est qu’elles nécessitent l’intervention d’un professionnel. Il importe de consulter avant que l’état psychologique de votre enfant s’enlise et se détériore.