Les tensions entre les partis politiques français ont de nouveau éclaté au grand jour. Ce dimanche, une interview de Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise (LFI), a suscité une vive réaction de la part du Rassemblement National (RN). Focus sur cette polémique qui agite le débat public.
Une interview sous le feu des critiques
Sur CNews, Manuel Bompard a été interrogé concernant les propos du patron du renseignement territorial, Bertrand Chamoulaud. Ce dernier avait affirmé que « les deux risques majeurs pour la cohésion nationale sont le narcotrafic et le séparatisme islamiste ».
Face aux journalistes, Manuel Bompard a exprimé son désaccord avec ce constat, soulignant qu’il existe d’autres menaces pour la société française. Lorsqu’on lui a demandé directement s’il considérait l’islamisme comme une menace, il a préféré évoquer le terrorisme en général, sans entrer dans les détails spécifiques à l’islamisme.
Sous-entendant que le terme « islamiste » est trop vaste et ambigu, il a ajouté : « Derrière ce mot, vous mettez des choses extrêmement différentes et c’est la raison pour laquelle je n’ai pas envie de le reprendre. » Ces propos ont rapidement alimenté le débat politique.
Une réponse tranchée du RN
Jordan Bardella, figure emblématique du Rassemblement National, n’a pas tardé à réagir. Sur les réseaux sociaux, il a qualifié ces déclarations d’inquiétantes, affirmant : « Ce n’est pas La France insoumise, c’est La France islamiste. » Une formule choc destinée à interpeller l’opinion publique.
Ce n'est pas "la France insoumise" : c'est "la France islamiste". pic.twitter.com/6knq4ZkQAq
— Jordan Bardella (@J_Bardella) February 10, 2025
Manuel Bompard a riposté en accusant le RN de diversion, pointant du doigt leur rôle dans le passage du budget Macron-Bayrou. Cette réplique a relancé l’échange, montrant une fois de plus les divisions profondes entre les deux formations politiques.
L’aveuglement dénoncé par le RN
D’autres membres du Rassemblement National ont également critiqué l’attitude de LFI. La députée Julie Lechanteux a notamment dénoncé un « aveuglement face à l’islamisme », qualifiant cette position de « trahison de la sécurité des Français ». Elle a également mis en avant une « complicité idéologique » entre LFI et certains courants islamistes.
Franck Allisio, député RN, a poursuivi sur ce registre en interrogeant : « Dans quel monde vit Manuel Bompard ? Comment peut-il dire que l’islamisme n’est pas une menace ? » Il a rappelé les tragédies passées, indiquant que depuis 2015, la France a subi plus de 50 attentats islamistes, causant la mort de 275 personnes.
Un discours controversé
Cette controverse intervient après plusieurs prises de position similaires de Manuel Bompard. En avril dernier, il avait déjà refusé de cautionner des discours « alarmistes » sur l’islamisme, contestant les déclarations du Premier ministre Gabriel Attal sur la menace pesant sur la laïcité.
Pour lui, ces discussions risquent de stigmatiser les Français musulmans. Une vision qui continue de cristalliser les critiques de ses adversaires politiques, qui y voient une incapacité à reconnaître une menace réelle pour la cohésion nationale.