Glaucome : définition
Le glaucome est une maladie de l’oeil qui affecte le nerf optique, souvent en raison d’une élévation anormale de la pression dans l’oeil, dite pression intraoculaire. Elle comprime et endommage les fibres de la rétine et le nerf optique, ce qui provoque l’apparition de points insensibles aux rayons lumineux sur la rétine. Le mécanisme est un écrasement sous la pression intra-oculaire, des vaisseaux qui irriguent le nerf optique. Il en résulte un défaut d’irrigation et une atrophie.
On parle de pression intraoculaire top élevée lorsque l’humeur aqueuse s’accumule dans l’œil, lorsqu’elle n’arrive pas à évacuer en dehors de l’œil (normalement par l’angle irido-cornéen, un endroit où la cornée et l’iris se rejoignent).
La tension oculaire s’exprime en millimètres de mercure : mmHg. C’est une unité de mesure de pression au même titre que le sont les bars pour quantifier la pression atmosphérique. En moyenne, on considère normale une tension oculaire comprise entre 10 et 21 mmHg. En fait, d’une personne à une autre, les chiffres normaux peuvent varier. C’est le rôle de l’ophtalmologiste de déterminer quel chiffre peut être considéré comme normal chez chacun de ses patients. Sachez aussi que le chiffre de tension oculaire varie en fonction du moment de la journée : il n’est pas constant.
Cependant, ne confondez pas tension intraoculaire et tension artérielle : elles n’ont aucune relation. On peut avoir une tension artérielle à 10.6 et un glaucome. Le glaucome entraîne une altération graduelle du champ visuel (portion de l’espace vue par une personne). Mal contrôlé, il peut même mener à la cécité (aveugle). D’où l’importance de passer régulièrement un examen complet de la vision chez un ophtalmologue.
Cette affection touche le plus souvent les personnes âgées de 40 ans et plus (2 % de cette population). Ce pourcentage passe à 5 % chez les personnes de plus de 70 ans et à 10 % chez les plus de 80 ans. Il s’agit de la deuxième cause de cécité dans le monde après la dégénérescence maculaire.
Les différents types de glaucome
On distingue plusieurs variétés de glaucome. Le plus souvent, les glaucomes sont dits « primitifs » lorsqu’on ignore leur cause exacte.
- Le glaucome primitif à angle large ou angle ouvert ou encore glaucome chronique. Ce glaucome survient généralement après 40 ans et représente 80 % à 90 % des cas de glaucome. Ces glaucomes sont souvent plus difficiles à identifier car il n’y a pas de poussée aiguë. La personne va constater une perte de sa vision surtout périphérique. Elle sera donc peu gênée la journée, plus la nuit. Seule la hausse de la pression dans l’oeil, détectable par un examen de la vue, permet de l’identifier. Une fois installé, le glaucome réduira de plus en plus la vision latérale pour ne laisser qu’une vision centrale (vision en tunnel) et peut même mener à la cécité, si l’on n’intervient pas assez vite.
- Le glaucome primitif à angle étroit ou à angle fermé. Contrairement au glaucome ouvert, le glaucome fermé provoque une violente douleur orbitaire ou un œil rouge. Le glaucome à angle fermé est lié à une anomalie anatomique, donc souvent les deux yeux sont atteints ou finissent par être atteints.
- Le glaucome congénital. Il peut apparaître dès la naissance ou les premiers mois. Le plus souvent, il affecte les deux yeux. Parfois héréditaire, il peut s’expliquer par une malformation oculaire (en général une cataracte congénitale) ou certaines maladies rares.
- Le glaucome secondaire est quant à lui du à certaines maladies (rétinopathie diabétique, cataracte très évoluée, uvéite, thrombose veineuse, troubles cardiovasculaires, myopie sévère), à certains médicaments à base de corticostéroïdes ou encore à un traumatisme grave de l’oeil.
Symptômes du glaucome
Les symptômes seront différents selon que la personne souffrira d’un glaucome à angle fermé ou ouvert.
– Pour le glaucome à angle fermé, on ressent généralement :
- une vision floue
- une douleur oculaire intense
- l’oeil rouge
- une hypersensibilité à la lumière
- nausées et vomissements causés par la douleur.
– Pour le glaucome à angle ouvert, on ressent généralement :
- on ne ressent généralement aucune douleur pendant 10 voir 20 ans
- par la suite, à un stade avancé, les personnes ressentent des douleurs oculaires, larmes, maux de tête, diminution progressive de la vision latérale (ou périphérique), impression de tunnel
- à un stade très avancé : cécité.
– Pour le glaucome congénital, on constate généralement :
- des yeux très grands, troubles et souvent larmoyants
- une sensibilité à la lumière.
– Pour les glaucomes secondaires, les symptômes varient en fonction de la cause.
Facteurs et personnes à risque
On note que dans 20 % des cas, les personnes atteintes de glaucome ont des antécédents familiaux. Les personnes de plus de 40 ans sont également plus sujettes aux glaucomes.
Certaines maladies comme le diabète, la thrombose veineuse augmentent le risque de contracter un glaucome.
Aussi, certains facteurs peuvent augmenter le risque de contracter un glaucome :
- prise de certains médicaments, notamment ceux à base de corticostéroïdes. Parlez-en à votre médecin
- séjour prolongé dans le noir qui provoquerait une dilatation de l’œil
- une blessure grave à l’œil.
Prévention
Il n’existe malheureusement aucune mesure de prévention contre les glaucomes. On peut en revanche prévenir l’aggravation du glaucome.
Pour cela, il est important de consulter d’urgence dès qu’on ressent une douleur à l’oeil et/ou que la vision baisse rapidement. N’hésitez pas non plus à consulter un spécialiste dès que vous ressentez un problème associé au port de verres de contact. Prenez l’habitude de consulter un ophtalmologiste tous les deux ou trois ans dès l’âge de 40 ans si le glaucome est fréquent dans votre famille, de même si vous vous souffrez d’une rétinopathie diabétique, (facteur de risque important).
Veillez à bien protéger vos yeux des rayons ultraviolets du soleil en portant des lunettes protectrices. Éviter l’utilisation de certains médicaments comme ceux contenant de la cortisone généralement utilisés pour dérougir les yeux.
Solutions naturelles
Tout comme pour les mesures préventives, il n’existe pas vraiment à ce jour de réelles solutions naturelles, le glaucome étant une maladie insuffisamment connue aujourd’hui.
Les principales solutions préposées sont des traitements vise avant tout à faire baisser la tension oculaire. Pour cela, le spécialiste propose généralement un traitement à base de collyres (bêtabloquants, myotiques, adrénergiques), ou bien des médicaments vasodilatateurs visant à améliorer la circulation sanguine rétinienne et papillaire. Il est alors essentiel de bien suivre son traitement, lequel est instauré à vie.
Si le traitement n’est pas assez efficace, le patient peut avoir recours à la chirurgie ou au laser qui ont pour but de rétablir l’écoulement de l’humeur aqueuse. Un petit trou est pratiqué dans l’iris pour permettre à l’humeur aqueuse de circuler. Le recours au laser ou à la chirurgie dispense rarement d’un traitement médicamenteux.
Ginkgo biloba
Le ginkgo n’affecterait pas la pression oculaire mais pourrait améliorer la circulation du sang vers le nerf optique. Des études suggèrent qu’il pourrait représenter un agent anti-glaucome intéressant.
Acide alpha-lipoïque
L’acide alpha-lipoïque serait doté de propriétés antioxydantes et aurait une influence directe sur le métabolisme des tissus oculaires. C’est en tout cas ce que démontre une récente étude réalisée sur 76 patients souffrant de glaucome à angle ouvert. Après un traitement à base de supplémentation en acide alpha-lipoïque, les chercheurs ont observé une amélioration chez environ la moitié des gens examinés.