Un rapport de l’INSERM provoque un véritable tollé chez les psychanalystes. Leur querelle porte sur les enfants turbulents. Le dépistage de certains comportements et leurs traitements éviterait que vos petits bambins deviennent des délinquants.
Le rapport contesté
Pour définir le trouble des conduites, l’étude de L’INSERM (institut national de la santé et de la recherche médicale) se base sur quatre symptômes : conduites agressives envers des personnes ou des animaux, destruction de biens matériels sans agression physique, fraudes ou vols et violations graves de règles établies. Schématiquement, les enfants de moins de 10 ans, garçons et à un moindre degré les filles, sont à même de devenir délinquant s’ils présentent ces symptômes. Le rapport dit : « L’agressivité, l’indocilité et le faible contrôle émotionnel pendant l’enfance ont été décrits comme prédictifs d’un trouble des conduites à l’adolescence ». En s’appuyant sur des études anglo-saxonnes, l’INSERM recommande des méthodes de dépistage au moment de la petite enfance, puis l’enfance et enfin l’adolescence. Parents, puéricultrices, enseignants, tout le monde doit être aux aguets. La prévention de la délinquance débutera dorénavant dès le berceau !
Deux traitements préconisés
Dès lors que ces comportements sont avérés, comment les traiter ? L’INSERM propose deux traitements complémentaires : la prise en charge psychothérapique et le traitement pharmacologique. La première consiste à « développer un système de soutien pour l’ensemble de la famille et augmenter le soutien scolaire avec les enseignants ». La priorité est d’aider à l’enfant à solutionner lui-même ses problèmes. Le traitement pharmacologique est plus complexe. Aujourd’hui, il n’existe aucun traitement spécifique pour guérir les troubles de conduite. La solution préconisée est donc de se « servir » dans les antipsychotiques, les psychostimulants et les thymorégulateurs. Trois classes de thérapeutiques qui malheureusement calment mais ne soignent pas.
Les réactions extérieures
A la connaissance de ce rapport, plusieurs psychologues cliniciens, spécialistes de l’enfant ou encore pédopsychiatres sont montés au créneau. La systématisation de l’enfant turbulent qui devient délinquant est, pour eux, une aberration. Chaque enfant possède des syndromes personnels qui peuvent être traités avant d’en arriver à l’extrémité décrit par l’INSERM. L’autre critique forte de ces opposants est que dans ce rapport, seul le symptôme est considéré. Les responsabilités de l’inconscient sont totalement oubliées. A l’avenir, on soignera les conséquences et non plus les causes. Une ineptie pour les spécialistes. Enfin sur la solution pharmacologique, certains experts rappellent que cette méthode, déjà utilisée aux Etats-Unis, a certes calmé les enfants excités mais a surtout apporté un confort de vie pour les parents et les enseignants. La question maintenant est de savoir s’il est absolument nécessaire de droguer les enfants pour avoir la paix…